Aujourd'hui, pas de photo mais un petit article sur un film que je souhaitais voir depuis longtemps: An affair to remember plus connu chez nous sous le nom de "Elle et Lui".
Voilà en effet 19 ans (et oui, rien que ça) que je me demandais "Mais qu'est-ce qui peut donc faire pleurer Meg Ryan comme ça?" (j'aime me questionner sur les choses essentielles de la vie).
Il y a donc quelques temps, j'ai acquis l'objet tant convoité: le deuveudeu de An affair to remember. Il m'aura cependant fallu attendre deux mois avant de pouvoir le visionner, tant l'élément mâle du foyer restait sceptique à la vue de la jaquette.
Le miracle eut donc lieu lundi soir, après 19 années de tergiversation (diantre!)
Synopsis: Un séducteur décomplexé fiancé à une richissime héritière et une ancienne chanteuse de cabaret entretenue par un magnat du pétrole texan, se rencontrent à bord d'un paquebot de croisière et tombent immédiatement fous amoureux l'un de l'autre. L'avenir de l'idylle est cependant incertaine: Elle et Lui ne sont plus de jeunes gens qui ont la vie devant eux. Tous deux partagent un passé d'artiste raté, n'ont jamais vraiment travaillé et se sont habitués au luxe dans lequel leurs conquêtes respectives ont su les enchaîner. Ne reste alors qu'une solution: se laisser un délai de 6 mois jour pour jour pour se réconstruire une vie dans laquelle leur amour sera possible.
Les 5 premières minutes m'ont un peu inquiétées tant le rôle campé par Cary Grant y est caricaturé. Cependant, dès l'entrée en jeu de Deborah Kerr, le film se fluidifie et laisse opérer tout son charme.
L'alchimie entre les deux personnage est totale. Ils ne sont plus tout à fait jeunes, n'ont pas spécialement réussi leurs vies professionnelles et amoureuses, n'ont rien d'extraordinaire, pourtant, ils ont cette petite étincelle dans les yeux qui en fait de ces personnes si particulières dont on souhaite tous partager la vie.
Le scénario a le mérite d'être simple mais pas simpliste contrairement à toutes les comédies sentimentales dont nous abreuvent régulièrement nos cinémas. Et quel bonheur de ne pas avoir à se coltiner 2h30 de film avec des plans/scènes inutiles et surtout interminables! Et oui Messieurs nos contemporains, pas besoin de rajouter une heure de pellicule pour faire comprendre aux spectateurs que 1) ils s'aiment, que 2) oui mais il y a un hic et enfin que, 3) il n'y a pas de problème, que des solutions.
Le charme du film est par ailleurs réhaussé par une petite "américanerie". En effet nos amis Américains semblent avoir de petits soucis à nous distinguer les uns des autres, nous petits Européens. A l'instar de CNN qui a récemment placé Cannes en Espagne, les scénaristes de An affair to remember, sans doute charmés par les cultures françaises et italiennes et ne pouvant les départager, ont fait un gros mixte des deux. Bon là, où ils ont été malins, c'est de placer une scène importante du film à Nice, ce qui peut expliquer ce petit mélange. Le spectateur averti relèvera cependant quelques petits menus indices d'une confusion qui malgré tout, reste tout à fait charmante.
Ce film a donc été pour moi un vrai rafraichissement (et ce d'autant plus que la dernière "comédie" sentimentale que je suis allée voir était "Les Biens aimés" d'Honoré dont le scénario pourrait se résumer à "je ne t'aime pas et tu ne m'aimes et si on faisait un enfant? Non? Ok alors je me suicide") que je conseille très vivement en cet automne morose.
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